Quelques heures de libre? Presque trop beau pour être vrai. Kezabel en était même venu à se demander quoi faire. Sur ce navire, elle passait son temps à ne faire que deux choses: le ménage ou servir les gens de première. Alors, quand on l'avait libéré pour le reste de la journée, Zaby c'était retrouvé devant son manque d'option. Après une demi-heure passée à tourner en rond dans sa cabine elle avait décidé de prendre l'aire.
Le soleil commençait vaguement à descendre quand la jolie Orchidée atteint la promenade de la troisième classe. Il n'y avait pas grand monde et la plupart se dirigeait vers un lieu quelconque pour se préparer au dîner. Ce qui en temps normal Kezabel n'aurait pas pu le remarquer, trop occuper à finir les chambres avant de courir aux cuisines. Nul ne faisait attention à sa personne, ce qui la mettait à l'aise. Le contact avec les autres n'était pas son fort et en haute société tous passaient leur temps à se saluer et discuter... Par chance, ici, ce n'était pas le cas. Un nouveau regard, aux alentours, lui appris qu'elle pouvait se permettre quelques petits plaisirs. Rapidement, elle enleva ses chaussures, très inconfortable qu'elle laissa pendre au bout de ses doigts. Les hommes n'avaient aucune idée de leur chance...

Sa balade s'éternisa, alors que les doux rayons du soleil la réconfortait. Sentiment qui venait peut-être de son passé... Comment l'aurait-elle su? La seule chose qui lui était certaine, c'était que la chaleur du soleil était le meilleur moyen de la rendre joyeuse. S'égayant peu à peu, l'espagnole se rendit, sans vraiment s'en rendre compte, vers la bibliothèque du navire; un lieu qu'elle voulait visiter depuis fort long temps. Elle y entra discrètement, chaussure en moins, elle ne risquait pas d'être remarqué. Comme partout ailleurs, Kezabel n'y trouva que peu de gens. Tous, de sexe masculin... Les femmes ne méritaient pas d'être cultivé... C'était le message qu'elle ne cessait pas de comprendre depuis son entré sur le Titanic. Se faisant toute petite, Kezabel s'esquiva dans le premier rayon de bibliothèque à sa porter. Voulant s'assurer qu'elle ne serait pas dérangée. Orchidée se dirigea vers le lieu le plus isoler. Une rangée de livre poussiéreux s'y trouvait et pas de ceux, qu'une demoiselle aurait dû lire. C'était des relever d'affaires, qui ne l'aurait pas attiré, si la curiosité ne l'avait pas poussé à en prendre un.

Absorber par sa lecture, Keza trouva le mur le plus prêt et se laissa descendre vers le sol doucement. Encadré par des étagères, il était pratiquement impossible qu'on la remarque. Malgré sa robe - que Lorelaï lui avait concocté - et qui s'étendait tout autour d'elle. Ses souliers à sa droite et les cheveux loin d'être arrangé... Il était préférable que son patron ne la croise pas ainsi. Des bruits de pas vinrent déranger son petit confort et lorsqu'ils passèrent devant sa rangée, elle ne les entendit plus... Oups... Relevant les yeux, Kezabel aperçut un jeune homme à l'aire arrogant. Que malheureusement elle avait déjà croisé auparavant.

Une journée de plus à voyager à bord de ce paquebot incroyable, Chace appréciait chaque jour passé depuis le départ. L'air était frais, malgré un ciel plutôt brumeux, il faisait bon se promener sur le pont le matin quand personne ne pensait à se lever de si bonne heure pour jouir du silence inestimable de la nuit. Le garçon aimait le calme et la sérénité que procurait l'heure tardive à laquelle il se baladait sans d'autre bruit que celui des vagues venant se fondre contre la coque.

La lune était belle, une lune rousse comme il n'en avait plus vu depuis un moment déjà, l'avantage premier du voyage restait sa durée. Depuis combien de temps ce dernier n'avait pas pris le temps de profiter du silence et de la quiétude, travailler est une chose, s'amuser une autre, mais ne rien faire ça devenait compliqué à imaginer. Chace restait sans bouger les yeux fixé sur cette lune si belle qui la nuit dernière n'avait pas tant de majesté. C'est sur cette touche de douceur que le garçon retourna se coucher dans les couchettes lubrique de la 3ème classe. Il avait choisit délibérément sa condition et ne pouvait pas reprocher aux couchettes leurs dureté, mais son lit lui manquait parfois.

L'aube fit son apparition plus bruyante que jamais accablant de cri et de rire la pudeur d'une nuit trop calme. Chace n'avait pas pensé que la 3ème classe pouvait être aussi bruyante, mais peut être que s'il dormait en même temps que les autres il aurait moins de mal à se lever le matin. Le réveil devait tout de même avoir lieu, et c'est dans un effort prononcé que l'anglais commença sa journée. Des enfants qui court, des femmes qui chantent, des hommes qui se battent, tout un rituel de passage qui aurait effrayé les plus réservés, mais c'était devenu le lot quotidien du garçon de classe ouvrière. Au moins ici malgré tout les inconvénients, il était certain de ne jamais croiser sa cousine se prélassant en première.

Le garçon décida de respirer un peu, et de sortir de la masse émancipée de timidité. C'est dans un lieu presque retiré du monde que celui ci trouva la quiétude qu'il recherchait. Une bibliothèque, l'idéal pour réfléchir un peu et se détendre, surtout qu'il n'avait pas pris le temps de lire depuis très longtemps. Bien plus précieux que n'importe quel livre, c'est une présence que Chace découvrit avec autant de plaisir que de surprise. Cette jeune femme timide au regard plus tendre que perçant, charmante personne qu'il eut l'opportunité de croiser quelque fois sur le bateau mais qui a toujours su resté discrète.

Celle ci ne l'avait pas vu, ou ne voulait pas le voir, ce qui était certain c'est qu'elle passa devant lui sans une once d'attention, obnubilé par les idées qui devaient lui traverser l'esprit. Le garçon la suivait discrètement du regard en essayant de la suivre sans violer son intimité. Fascinante personne qu'était cette jeune femme, s'arrêtant tout au fond d'une allée de livres sombre pour y lire un de ceux ci à l'abris des regards. Pas tant à l'abris qu'elle aurait pu le croire, Chace la couva des yeux un instant, pensant que celle ci était prise d'émois pour son bouquin, mais s'en détourna quand celle ci commença elle aussi à le regarder. Interdit, l'anglais s'avança dans l'allée cherchant désespérément un livre qui le disculperait de son acte scrupuleux qu'avait été de superviser une femme aussi belle soit elle d'un regard trop lourd.

C'est en empoignant un livre sans vraiment faire attention au titre que celui ci portait que Chace trouva le sourire, comme s'il avait trouvé ce qu'il venait chercher. Il tourna la tête dans un dernier élan de témérité pour voir si la belle avait encore les yeux sur lui, l'inévitable arriva et leurs regards se croisèrent. Le garçon sentait la chaleur monter contre ses joues et se contenta de sourire un peu gêné, que pouvait il faire maintenant si ce n'était adresser la parole à celle qui le regardait.

- Intéressant cet endroits, je crois mademoiselle que vous avez trouvé la seule allée où personne ne viens jamais, c'est un heureux hasard que je m'y soit aventuré, l'attraction de la littérature ne m'avait jamais semblé aussi probante qu'ici.

Elle observa un moment le jeune homme qui ne semblait pas être venu ici pour trouver un livre. Elle qui avait prit tant de plaisir à le fuir... Et bien entendu, à le regarder dès qu'il lui tournait le dos. Le voyant prendre un livre, Kezabel ne reporta pas pour autant son attention vers sa propre lecture. Quelle chance elle avait! Se retrouver seul avec une personne qu'Orchidée considérait comme... Enfin, bref... Elle aurait préféré rester seule ou être dérangé par quelqu'un avec qui la jeune femme savait comment se comporter.

Avant même de croiser son regard, Kezabel se sentait gêner. D'une manière ou d'une autre, elle devrait se montrer poli s'il engageait la conversation. Ou passer tout prêt de lui en l'ignorant... Après tout, c'était toujours une option à envisager. Convaincue que l'ignorer restait la meilleure chose à faire, Zaby allait reporter son regard vers le bouquin qu'elle tenait. Cependant, l'instant même où elle se décidait d'appliquer ce qui lui traversait l'esprit, le jeune homme tourna son regard vers le sien et le scénario habituel prit vie... La gêne de l'anglais se mêla à celle que la jeune serveuse ressentait. Elle était légèrement plus dorée, ce qui lui permettait de camoufler un peu mieux le sentiment de malaise qui enflammait, tout autant, son visage.
Kezabel ne répondit pas au sourire gêné du jeune anglais, autre chose qui caractérisait leur rencontre... Elle se montrait si froide et distante. Lorsqu'il parla, sa gêne ne fit qu'empirer. Non seulement, il lui adressait la parole alors qu'elle n'avait pas été très courtoise envers lui la fois où il avait cherché à l'aider, mais elle ne savait trop comment interpréter ses dires... Ramenant ses jambes vers elle, Zabel fit disparaître ses pieds sous sa robe; le regard fuyant pour trouver n'importe quoi d'autre auquel elle pourrait s'accrocher.
Au bout d'une minute ou deux, elle s'obligea à reporter son attention vers son interlocuteur, question de politesse. De plus, elle se devait de lui répondre. Elle se trouvait tout de même au fond de la rangée de livre et lui devant la sortie...

« Il n'y a pourtant pas grand-chose d'intéressant à lire par ici... »

Elle aurait sûrement trouvé mieux, mais là, elle se demandait vraiment comment agir. Prendre la fuite ou l'ignorer et reprendre sa lecture. Optant pour l'option numéro deux, Zaby lui adressa un rapide demi-sourire et retourna à sa lecture... Qui semblait beaucoup moins attirante tout d'un coup. De toute manière, en tant que femme, elle n'aurait pas été supposer un tel livre...
Au bout de même pas cinq minutes, Kezabel s'impatienta de relire la première phrase. Sa présence la troublait un peu trop à son goût. Abandonnant sa lecture, elle déposa le livre au sol et releva la tête vers l'anglais. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien lui dire?

La demoiselle restait prostrée à essayer d’éviter inlassablement le contact tant auditif que visuel. Le jeu de regard ne la gênait pas tant quand elle ne s’apercevait pas que lui la regardait aussi, mais à quelque mettre d’elle, Kezabel semblait perdre tout ses moyens. Celle-ci s’appliqua à cacher ce qu’il restait de ses jambes et ses pieds sous sa robe dans une pudeur des plus intrigante.

Elle restait assise, cherchant ses mots, oscillant entre son livre et le regard du garçon, comme si le pêcher originel demeurait dans un regard transit pour un inconnu qui ne l’était peut être de moins en moins à force. Le yeux de la jeune femme étaient doux et innocent, Chace n’était pas un monstre pourtant, de quoi avait elle peur, certainement de la même chose que lui quand ce dernier la regardait avec intensité, c’était un jeu dangereux, mais celui qui ne joue pas n’éprouve jamais le plaisir de gagner.

Le garçon regardait la jeune femme avec palpitation, essayant de la quitter du regard à chaque fois que le sien se rapprochait, croiser deux regards aurait été incroyablement affligeant. Le temps venait de s’arrêter, comme si les heures passaient à une vitesse folle chacun d’eux n’osant pas vraiment prendre la parole, ou s’en aller. Mais il faudrait bien qu’un des deux brise ce silence interdit. L’anglais s’avança vers elle, d’un pas lent et hésitant, mais s’avançait tout de même avant de venir s’asseoir non loin de la jeune femme.

C’était le comble de l’inconvenance, une telle proximité avec une inconnue, mais la bibliothèque était silencieuse, le rayon vide et Chace en avait marre qu’on lui dise quoi faire ou non, ce qu’est la convenance ou l’impertinence, il avait juste envie d’être un garçon montrant de l’intérêt pour une inconnue surprenante. Jetant un œil par-dessus l’épaule de la jeune femme pour lire quelque ligne du livre qu’elle avait l’air d’avoir de plus en plus de mal à lire, celui-ci souris.

- il a l’air vraiment intéressant ce livre Kezabel, c’est votre prénom je crois ?